vendredi 25 janvier 2008

Il faut terroriser les socialistes ! (méthode soft)

Si vous aussi vous voulez mettre la pression sur les socialistes, ne vous privez pas
d'aller faire un tour dans les permanences des candidats PS aux municipales...
C'est ce que j'ai fait un peu par hasard cet après-midi chez la candidate socialiste à Avignon , et je vous assure que de la pression, et même de la tension, il y en a eu !

Rentré pour demander (sous des airs benoîts...) si, au sein du cercle militant,
ils en savaient davantage que moi sur la position qu'adopterait le seul parlementaire PS du Vaucluse le 4 février qui, quoique contacté par courrier et par mail, demeure coi, je suis
ressorti sous les aboiements du directeur de campagne criant à l'insulte, invoquant la mémoire outragée de sa grand-mère, et sous la pression quasi physique d'un co-listier.

Entre temps, nous avions parlé de l'abstention des parlementaires socialistes bien sûr, et j'avais appris dudit directeur bien des choses sur nos amis socialistes :

1) Les socialistes sont pour le TME par souci de "cohérence" : ils étaient pour
le TCE DONC ils sont pour le TME. Lui faisant remarquer que c'était déjà pas mal
qu'on s'entende sur le mimétisme TME / TCE, il m'a répondu que non, les traités étaient différents car "la concurrence libre et non faussée" ne s'y trouvait plus et que c'était
dommage car c'était un atout "contre les monopoles capitalistiques". Je lui ai
dit alors de se réjouir car cette disparition médiatisée par Sarkozy n'était
qu'un leurre destiné à tromper ceux qui ne se donneraient pas la peine de lire les
annexes, lesquels avaient la même valeur juridique que les articles.

2) Les socialistes appellent à s'abstenir car, étant pour le traité mais contre
la méthode de ratification, ils veulent marquer leur désaccord avec celle-ci. Là,
le ton est monté d'un cran. J'évoque la minorité de blocage, accessible, qui
permettrait aux socialistes d'obtenir ce qu'ils disent vouloir... Il s'empêtre dans une
explication sur la non-automaticité du référendum même en cas de votre contre le
4 février et parle d'une reconvocation du congrès. Si sa composition est la même, je ne
vois pas bien ce que ça change... Il évoque la possibilité de reformuler les
modifications, de les fractionner de façon à les rendre si obscures que même les parlementaires (pourtant si avisés !) pourraient se laisser berner !

3) Surtout, les socialistes se croient à l'abri d'une sanction électorale car ils jouent à fond sur le caractère local de l'échéance de mars ("Monsieur, ici, c'est une permanence pour gagner une municipalité à droite depuis 13 ans..."). Il m'a presque mis au défi de lui prouver que la question européenne pouvait interférer avec ces élections. Je lui ai répondu que le problème était tout simplement de savoir ce qu'était un élu pour le PS - et que cette question était totalement indépendante de l'échelon de responsabilité considéré ; est-ce quelqu'un qui reçoit d'une majorité de citoyens un MANDAT pour appliquer des mesures choisies collectivement, ou est-ce quelqu'un qui, parce que sa personne a recueilli le plus de suffrages, décide pour ses congénères, voire, quand il s'agit de l'Europe, contre eux ?
J'annonce alors que si le vote du 4 prouve que c'est la 2e conception qui l'emporte, comme ce n'est pas celle que je me fais de la République, je ne voterai plus pour les socialistes, à aucun scrutin, même aux municipales et même en cas de 2e tour contre l'UMP. Je ne résiste pas à la tentation d'évoquer le 10 juillet 1940, quand quelques socialistes ont tenté de ne pas suicider la République et que...

Je ne parviens pas à finir ma phrase. Le directeur de campagne s'emporte, il éructe : selon lui, "j'insulte la mémoire de sa grand-mère, morte dans les camps", il me reproche "ma grande taille qui me permet de venir lui donner des leçons" (???). Bref, ma "place est dehors" [avec le co-listier ils me pressent vers la porte]. Je nie catégoriquement avoir utilisé l'insulte et sors en jouant les Cassandre : "c'est pour éviter la ruine de votre entreprise et pour que moi et de nombreux autres électeurs de gauche puissions voter contre l'UMP au 2e tour - qui que soit celui ou celle qui sera en face - que je suis venu vous avertir !!"


Un grand moment !

Maintenant, il faut leur faire comprendre que ce raisonnement n'est pas le fait d'un illuminé - qui plus est trop grand, et que c'est un très grand nombre de voix qui est en jeu. Jusqu'à ce que la trouille de perdre les mairies se diffuse dans tout l'appareil. Une trouille sur laquelle on peut compter !

C'est donc un peu du terrorisme, mais vraiment très soft. Et même parfaitement citoyen !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

un moyen soft " aller voir
ailleurs".
remarque :il y en a eu tout de même un certain nombre au niveau national pour voter non au congrès et au parlement mais il aurait fallu que ce soit la totalité, et la position défendue par les porte paroles