vendredi 18 janvier 2008

Lettre à mon sénateur socialiste (totalement libre de droits bien sûr !)

Monsieur Claude Haut
Sénateur de Vaucluse

Objet : ratification du traité Européen de Lisbonne.

Monsieur le Sénateur,

Vous avez déjà été interpellé par courrier, par courriel, à propos de la ratification du Traité de Lisbonne.

Faute de réponse de votre part à ce jour, j'en suis réduit à penser que vous vous ralliez à la position officielle de votre parti quant au Congrès du 4 février, à savoir l'abstention.

L'argument du PS pour justifier cette démarche c'est de laisser la responsabilité de ce déni de démocratie que représente l'absence de referendum au pouvoir en place. Mais cette attitude ouvre un boulevard à la ratification parlementaire alors qu'une minorité de blocage des 2/5ème au Congrès permettrait de la stopper.

Le PS peut être le fer de lance de cette minorité de blocage. Refuser d'en faire partie, c'est porter aussi une lourde responsabilité dans le déni de démocratie. Non seulement aucun député ni sénateur - ni aucun président - n'a été mandaté pour ratifier ce traité puisque ce dernier était inconnu avant le 23 juin 2007 et que les dernières élections se sont terminées le 17, mais votre parti et votre candidate ont fondé leur campagne sur la promesse d'un referendum. Sous prétexte que vous êtes dans l'opposition, vous n'iriez pas au bout de cette promesse, alors que voter NON au Congrès suffirait à la tenir ?

Je serai dans ce cas des électeurs qui sauront se souvenir pour les prochaines échéances de cette honteuse défaillance. Peut-être aussi un jour les manuels d'histoire se chargeront d'expliquer, un peu comme ils le font aujourd'hui à propos des 569 parlementaires qui ont – en toute légalité - suicidé la République en votant les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain le 10 juillet 1940, grâce à quels soutiens une Europe hors de contrôle démocratique et agissant d'abord pour des intérêts particuliers aura pu se maintenir aussi longtemps. Peut-être ces livres glorifieront aussi ceux qui auront défendu l'idée et l'honneur de la République contre le cynisme et le fatalisme d'une realpolitik économico-politicienne, à l'instar des 80 qui ont voté NON à Vichy en 1940, dont presque tous étaient d'ailleurs des socialistes et dont votre parti a pu longtemps et à juste titre revendiquer l'héritage.

Et vous, quel héritage laisserez-vous ?

Je reste disponible pour une rencontre avec vous afin de discuter de cette position.

Recevez, Monsieur le Sénateur, l'expression de mes sentiments ardemment républicains.

1 commentaire:

William a dit…

C'est super bien ! Bravo pour cette missive !
Tu l'as réellement envoyée ?

G. Tupin